un voyage à 4 (cath, zaza, fafa et roch) en 4x4 pourri : deux semaines dans le sud marocain, les montagnes, les vallées, les gorges, les villes et villages, les palmeraies, les souks, les marocains, les gâteaux et tant d'autres choses ! [cliquez sur les photos pour les voir en grand]

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05 : du dadès au todra

mercredi 28 octobre 2009

7h30, en route pour notre première vraie épreuve de piste : il s'agit de relier les gorges du Dadès aux gorges du Todra par la montagne.
La route en mauvais état serpente dans de formidables paysages de montagnes brunes jusqu'à Memsir où elle devient une piste assez praticable qui remonte vers le nord sur un vaste plateau.


On ne trouve pas le départ de la piste de montagne indiquée sur la carte et ce n'est que 10 km plus loin, à Tilmi qu'on décide de revenir à Memsir. On finit par demander notre chemin et heureusement qu'un habitué nous l'indique car on chercherait encore ! Il faut quitter la route en descendant sur le bas-côté et traverser l'oued à sec ; la piste elle-même se discerne à peine du terrain environnant.
Les 30 premiers km seront éprouvants : en première tout le temps, slalomant entre les rochers dans le lit d'un oued asséché qui s'élève dans la montagne. De la caillasse, des ravines qu'il faut franchir en position surmultipliée, le silence, la solitude et l'incertitude : comment être sûr d'être vraiment sur une piste et si oui, est-ce la bonne ? A plusieurs reprise on se demande s'il ne serait pas raisonnable de faire demi-tour mais la beauté sauvage du paysage et la persévérance de JF nous pousse à continuer. On se demande d'ailleurs en pratique comment on aurait pu manœuvrer pour se retrouver dans l'autre sens !


Au bout d'une bonne heure effectuée au pas d'un homme pas pressé, un autre 4x4 plus moderne et conduit par un marocain du cru nous rattrape progressivement et repartira devant nous à l'occasion d'une halte commune. Dans la voiture, un couple de touriste et leurs trois enfants : ça rassure un peu, on est sur la bonne route.
Mais ça ne rassure pas longtemps car plus tard, au 25ème km c'est à dire à peu près à mi-chemin du trajet, alors que l'autre voiture est maintenant hors de vue, voilà la crevaison redoutée. Arrêt sur une petite bande de terrain à peu près plat.
Là c'est un petit moment d'angoisse car je prends conscience un peu tard que je n'ai même pas pensé à vérifier que cric, manivelle et roue de secours sont présents et en état de marche ... Mais tout y est, et c'est assez rapidement que nous changeons de roue pour repartir. Heureusement que la chaleur n'est pas torride !
Fatigué par cette conduite qui demande une attention constante, je passe le volant à JF.


La piste s'améliore ensuite un peu, mais elle est coupée en certains endroits, nous forçant à quelques difficiles manœuvres. On longe d'impressionnants cañons et on rencontre quelques familles de nomades (de type mongol !) et leurs troupeaux de brebis et de chèvres.
Puis, au décours d'un virage, c'est la découverte d'une petite buvette surplombant une vaste vallée où deux jeunes nous servent un thé à la menthe bienvenu ! L'autre 4x4 s'y était également arrêté et la petite famille sympathique, inquiète de ne plus nous voir vient bavarder avec nous avant de repartir.


Les derniers km sont faciles. Nous prenons en charge le plus jeune des marocains qui veut rentrer au village. Après une descente assez raide en lacets, on traverse cette vallée,vaste steppe entourée de hautes montagnes. Après avoir vu les nomades du coin, je confirme : on se croirait vraiment en Mongolie mais les rares chameaux n'ont qu'une bosse !


La fin de la piste est au village de Tamtaouche où nous soufflons enfin après cette rude épreuve. Il est 14h et nous avons faim et soif : l'omelette berbère est la bienvenue et nous faisons une longue pause en regardant au loin une femme gravir la montagne à une vitesse époustouflante ! Où peut-elle bien aller ?


Nous sommes en haut des gorges du Todra. La route est à nouveau goudronnée mais elle reste très étroite et en mauvais état. Ces gorges sont moins impressionnantes mais aussi belles que celles du Dadès ...


... jusqu'au défilé le plus étroit où nous tombons sur un envahissement de cars de touristes, de boutiques de souvenirs, de guinguettes, de 4x4 etc ... Quelle déception : il y a dix ans, ce coin était sauvage et pratiquement désert ! Nous fuyons mais le reste des gorges sera très décevant, les petits hameaux ayant été phagocytés par des constructions plus récentes dont de nombreux hôtels. On est bien loin du "petit coin de paradis" qui légendait nos anciennes photos !
Arrivée à Tineghir, petite ville qui est devenu une grande agglomération. On trouve de la place dans une ancienne kasbah où les grandes chambres plus hautes que larges (et sans fenêtre pour l'une d'elle) ne sont pas très accueillantes mais on s'en contentera ! Après avoir fait réparer le pneu on rentre dîner à l'hôtel et au lit.

[à suivre]

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