Une pensée pour notre gastoun' qui fête ses neuf mois !
On quitte Zagora sans regret et on remonte la vallée du Drâa par la route au soleil rasant du matin.
Arrêt à un marchand de dattes pour acheter quelques boîtes. Ces dattes de Zagora sont excellentes mais auront tendance à sécher un peu trop vite ...
On avait prévu d'aller à Taliouine en deux jours, mais la route paraît suffisamment bonne pour tenter de ne faire qu'une étape pour pouvoir passer un jour de plus dans l'anti-atlas que nous ne connaissons pas.
Arrêt-café à Agdz petite ville pas désagréable, et nous passerons un moment dans le souk pour quelques provisions de pique-nique et l'achat d'un chêche pour Paul.
La route longe ensuite les contreforts mauves et violets de la montagne et nous faisons une deuxième étape à Tazenakht. Cette ville est peu fréquentée et la promenade dans les ruelles et le souk est agréable, aucun harcèlement à signaler, une bonne surprise après notre précédente journée. On y découvre une grande place à arcade qui fait penser à une plaza mayor espagnole des années 50, c'est à dire entourée de boutiques d'artisans et d'ateliers de mécanique ou de ferronnerie, le centre étant occupé par de grands tas de grains apportés dans des charrettes à ânes. Ni bistro chic, ni boutique de luxe, ni même vendeur de babouche : ici, ça vit pour autre chose que le touriste ou le bobo, pourvu que ça dure !
On déjeunera sous un bosquet d'eucalyptus à quelques kilomètres de là.
La route est bonne et relativement déserte sur ce terrain plat et nous croisons un "bagdad café" isolé qui nous tend les bras. Petite cahute dans laquelle quelques femmes attendent (c'est incroyable le nombre de femmes qui attendent, souvent assise par terre pendant des heures). Quelques étagères d'épicerie, un individu patibulaire attablé devant une omelette berbère, un autre, jovial, qui nous raconte sa jeunesse dans le nord (de la France). Nescafé sucré (ô exotisme !) et on repart.
Peu après, nous remarquons au loin un curieux tumulus qui semble percé comme un gruyère. Nous quittons la route pour nous en approcher, en remerciant notre veau qui nous permet à tout moment de partir dans la caillasse ! La colline est effectivement percée de grottes en parties fermées par des murs de pierres empilées. Un habitat troglodyte abandonné dans un paysage désolé.
La route se poursuit en grimpant dans la montagne : le paysage est toujours très beau, les violets laissant progressivement la place à une vaste gamme de bruns et d'ocres sous une belle lumière.
On arrive ainsi tranquillement à la petite ville de Taliouine et on s'installe à l'Auberge du Safran.
Taliouine est en effet la capitale du safran et c'est justement ce week-end la fête du ... safran, on est tombé en pleine période de récolte !
On va donc à la fête où les coopératives de toute la région présentent leurs productions (safran, argan, olives, artisanat etc ...). Rares touristes, atmosphère bon enfant. On achète du miel, du fromage, des flacons de pistils et des oignons de safran. E et JF marchandent deux poufs marocains pour les enfants de Caro.
Bon dîner safrané à l'auberge, mais la nuit sera infernale : chats, chiens, ânes, camions, mobylettes et moustiques en attendant le muezzin de 5h qui remettra ça 20 minutes plus tard pour s'assurer que le chien d'infidèle ne puisse se rendormir !!!
[à suivre]
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