On part à la recherche des fameux champs de crocus dont les pistils donnent le safran. Recherche infructueuse : il y a bien des champs cultivés dans les vergers, mais que des petites pousses défleuries. On nous avait bien dit que la récolte des fleurs se fait au lever du soleil parce que les fleurs ne durent qu'une journée et que plus tard, c'est trop tard ... On aurait du se lever au 2ème appel du muezzin : ça m'apprendra à en dire du mal, il voulait seulement nous avertir de l'heure de la récolte ! A l'heure qu'il est, les paysans sont en train de récolter les cannes qui servent d'armature aux planchers et plafonds de pisé des kasbahs et dont on fait les claies qui ombrent les ruelles des souks.
On continue donc notre route vers Taroudant. Arrêt-provision pause thé à la menthe à Aoulouz où le marché est particulièrement animé.
Le paysage devient moins accidenté au fur et mesure qu'on descend vers la plaine. On traverse la région des arganiers. Cet arbre ressemble à un acacia du désert avec un tronc comme celui d'un olivier. Il produit de grosses noisettes dont on extrait l'huile d'argan, rare et chère (comme le pistil de crocus d'ailleurs !). Les chèvres adorent grimper dans cet arbre pour en manger les fruits, c'est marrant à voir. C'est pratiquement la seule région du monde où on trouve cet arbre et il est, comme tant d'autres, en voie de raréfaction.
Nous arrivons ainsi dans la vallée du Sous, qui semble riche et prospère, très agricole, avec de nombreux vergers et de grandes serres. Un paysage plus banal donc. On fait un petit détour pour pique-niquer sous les oliviers dans la palmeraie de Tioute, puis nous abordons la ville de Taroudant. L'hôtel paraît assez merdique et en plein travaux mais le choix est très limité. Une bonne collection de voitures des années 60 est garée aux pieds des remparts, on en avait croisé plusieurs sur la route depuis Tazenakht : c'est le rallye-raid "Gazoline".
Taroudant est un peu un mini-Marrakech avec sa ceinture de remparts ocres ou roses selon l'heure de la journée, mais le trafic est moins dense et le tourisme plus discret. Il y a moins de belles choses à voir aussi, mais l'ambiance est agréable et les souks tout aussi animés mais moins touristiques.
Le long du boulevard qui ceinture les remparts, les lampadaires sont ornés de portraits du roi Mohammed VI alternativement rigolard en costume-cravate et sérieux en djellaba !
On passera le reste de la journée dans les souks, quelques achats (babouches et panier tressé), puis thé à la menthe en regardant passer les gens ce qui est, il faut le dire, une occupation toujours amusante dans un pays étranger.
Le soir, on recherchera désespérément un resto pour dîner, pour finir à l'hôtel. Cath ne dîne pas avec nous, elle ne se sent pas très bien (l'eau du bagdad café de la veille peut-être ?) et ira se coucher gavée de médicaments.
[à suivre]
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